David Brandt, pionnier de l’agriculture de conservation aux Etats-Unis

A 69 ans, David Brandt est un pionnier de l’agriculture de conservation aux Etats-Unis. Depuis quarante ans, il pratique le semi-direct et le non travail du sol en utilisant le potentiel des cultures de couverture. Avec à la clé, un sol plus riche, de meilleurs rendements, une moindre utilisation de produits phytosanitaires et une plus grande résistance aux aléas climatiques.

©Brandt family farm

David Brandt a vécu toute sa vie dans l’Ohio. Sur son exploitation de 620 hectares dans le comté de Fairfield, il cultive du maïs et du soja, comme beaucoup d’agriculteurs de cet État du Midwest. Mais il les cultive bien différemment de ses voisins. Dès 1971, David s’est tourné vers le semi-direct : pas de labour, ni aucun autre type de travail de la terre avant de semer. « En plus de nos cultures céréalières commerciales, ma femme et moi nous occupions de nos bêtes, vaches charolaises, truies et porcelets de notre activité de naissage-engraissement. Tout simplement, nous n’avions pas le temps de labourer ! » Deuxième étape de ce changement radical en 1978 : David rachète l’ancienne exploitation de son grand-père et constate qu’après trente ans de labour et de culture en rotation de maïs et de haricots, les sols sont épuisés. « J’ai cherché à savoir comment ramener de la matière organique dans le sol et lui rendre sa fertilité. » Les cultures de couverture lui semblent une réponse adaptée : les plantes semées, qui font concurrence aux mauvaises herbes, ne sont pas récoltées mais retournées au sol, ce qui remet en circulation les éléments nutritifs qu’elles ont captées. Elles créent ainsi une réserve d’azote qui remplace avantageusement les engrais.