Charte

Vision

Le réseau Microfarmap souhaite regrouper des agriculteurs, paysans, nimaculteurs ainsi que des partenaires privés ou publics de qualité qui relèvent les défis agricoles actuels. Microfarmap a une vision inclusive et accueille tous les agriculteurs, qu’ils soient en agriculture « classique », « intensive », « non bio », etc. Par contre, les agriculteurs, paysans, nimaculteurs de Microfarmap sont en réflexion ou en conversion ou adoptent en partie ou encore développent largement des bonnes pratiques s’inspirant de l’agroécologie et/ou de la permaculture pour bâtir une agriculture résiliente et durable. Tandis que les partenaires privés ou public membres de Microfarmap ont à coeur d’aider et accompagner les agriculteurs du réseau Microfarmap.

Pour faire partie du réseau Microfarmap, vous acceptez cette charte et renseignez les éléments demandés dans le formulaire d’inscription afin de les partager avec les autres membres du réseau dans un objectif d’entraide et d’accompagnement en toute bienveillance, ouverture d’esprit et respect mutuel. Votre ferme ou votre structure privée ou publique sera alors référencée sur le site internet et bénéficiera des services gratuits et/ou payants proposés par la plateforme Microfarmap.

Nous enverrons régulièrement à tous les membres du réseau des mails et/ou lettres d’informations qui pourront contenir : calendrier des événements, petites annonces (formations, offres (emploi, terrains à louer/vendre, stages, bénévolat, etc.), troc/achat/vente de matériels agricoles, campagnes de crowdfunding,…), propositions pour participer à des appels à projets, à des cercles de réflexion pour connecter les décideurs ou les partenaires à notre vision, aide au développement de votre projet, aide à la commercialisation, etc.

Principes

  • Répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre.
  • Être solidaire des paysans des autres régions d’Europe et du monde.
  • Respecter la nature.
  • Valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares.
  • Rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles.
  • Assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits.
  • Viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des fermes.
  • Rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural
  • Maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées.
  • Raisonner toujours à long terme et de manière globale.

Thématiques

Autonomie

L’autonomie est à la fois:

  • la capacité d’être maître de ses choix techniques, économiques, financiers.
  • la possibilité d’exercer cette capacité.

L’autonomie repose sur le partenariat, c’est-à-dire la complémentarité entre les acteurs locaux. Il s’agit de valoriser les ressources humaines et techniques présentes localement.

  • L’autonomie de décision : la capacité de faire des choix afin de ne pas être dépendant d’un modèle technique, et de tout ce que cela entraine comme contraintes.
  • L’autonomie économique : la capacité de dégager un revenu en maîtrisant les charges.
  • L’autonomie technique : la capacité de maîtriser sa dépendance vis-à-vis de l’amont et de l’aval des filières.

Le travail avec la nature

Afin de permettre aux générations futures de répondre à leurs propres besoins, la préservation des ressources naturelles, du patrimoine et de l’environnement est une priorité que les systèmes agricoles doivent prendre en compte. Il s’agit de promouvoir des systèmes de production plus autonomes, valorisant les ressources locales et adaptés au contexte pédoclimatique.

  • Le choix de privilégier les systèmes autonomes, utilisant les complémentarités entre productions végétales et animales, soit au niveau de la ferme soit entre les fermes.
  • Le choix de diversifier dès que possible ses productions afin d’assurer une biodiversité tant naturelle (ex. : préserver, renouveler et accroître l’humus pour lutter contre la destruction des sols, leur érosion et leur lessivage) que domestique.
  • Le choix de techniques économes en intrants, en eau, basées sur l’observation agronomique et non sur l’utilisation de traitements systématiques (ex. : semis direct, TCS bio, limitation du labour, privilégier d’autres travaux du sol plus superficiel, etc.).
  • Le choix de valoriser les espaces naturels comme les MAEc (ex. : mares ou zone humide, haies et alignements d’arbres, prairies naturelles, tournières enherbées, bande aménagée pour la faune, etc.).

La qualité des produits

La fonction première de l’agriculture est la production de denrées alimentaires en quantité et qualité suffisantes. Cette qualité est à la fois gustative, sanitaire et bactériologique. La qualité des produits dépend avant tout des méthodes de production et des moyens de production mis en œuvre sur la ferme et sur l’ensemble de la filière de transformation. La qualité des produits doit être identifiable et reconnue. Cela assure le respect du consommateur et la reconnaissance du producteur.

  • Le choix de systèmes de production autonomes, respectueux de l’environnement, peu intensifs (ex. : en favorisant, dans la mesure du possible, les semences paysannes plutôt que les semences F1).
  • Le choix de valoriser, quand cela est possible, ses produits via des signes de qualité reconnus officiellement tels que : label AB, label Biogarantie, label Nature et Progrès, label Demeter, label BioCohérence, etc.
  • Le choix d’appliquer la transparence vis-à-vis du citoyen, c’est-à-dire d’ouvrir au public les lieux de production.
  • Le choix de respecter le bien-être animal et les cycles naturels.

La transmissibilité

La transmissibilité d’une ferme est sa capacité à être reprise et à dégager du revenu. La transmissibilité est un facteur déterminant du maintien d’un nombre important de paysans sur l’ensemble du territoire.

  • Le choix d’outils de production raisonnablement capitalisés.
  • Le choix de systèmes de production autonomes, adaptables, qui assurent une viabilité économique et une sécurité vis-à-vis des débouchés.
  • Le choix de systèmes de production assurant des conditions de travail satisfaisantes dans la ferme.

Le développement local

L’agriculture n’est pas un secteur à part des autres activités humaines. Être paysan, ce n’est pas seulement avoir une fonction économique (production de biens et services marchands ou non marchands), ou environnementale, c’est aussi être un acteur social. L’agriculture participe pleinement au développement local d’une région. Les agriculteurs y contribuent par leurs actes économiques, leurs rapports avec les autres acteurs de la société.

  • L’implication dans la vie locale, sociale, politique. Être citoyen, c’est une autre façon d’être paysan.
  • Le choix de formes de production et/ou de commercialisation qui impliquent plusieurs partenaires dans une démarche de solidarité, entraide, partage entre paysans.
  • Le choix de valoriser le patrimoine local, de coupler l’activité agricole à une activité d’accueil ou de réinsertion.
  • Le choix de créer de l’emploi sur sa ferme et de privilégier le territoire local dans ses tâches économiques.
  • Le choix d’une vente locale prépondérante (ex. : 30 % minimum de mon chiffre d’affaires réalisé à moins de 50 km et 80 % minimum à moins de 150 km de la ferme ou encore 30 % minimum de mon chiffre d’affaire en vente directe.)

En conclusion

Cette vision et ces valeurs agroécologiques et permaculturelles portées par Microfarmap doivent permettre à un maximum d’agriculteurs, paysans, nimaculteurs de s’entraider et d’être accompagné par des partenaires privés ou publics de qualité afin de vivre décemment de leur métier en produisant sur une ferme à taille humaine, une alimentation saine et de qualité, sans remettre en cause les ressources naturelles de demain. L’agroécologie et la permaculture doivent aussi permettre de faire participer les citoyens à rendre leur milieu rural vivant, à être (re)connecté à leur terroir local et à respecter un cadre de vie apprécié de tous.